qui suis-je ?

Je me souviens vaguement de mes débuts en coiffure, mais je me rappelle cette sensation éprouvée lorsque, pour la première fois, j’ai réalisé une coupe pour femme sur ma sœur. Elle a toujours été d’un grand courage et sans peur. Elle m’a laissé la coiffer à l’âge de 7 ans. À la fin de cette coupe, je me souviens avoir été fier du résultat et, sans même le vouloir, j’étais devenu passionné. J’ai toujours été habile de mes mains, d’où l’artisanat.
une belle histoire
J’ai réellement pris conscience des difficultés auxquelles se heurte l’artisan coiffeur barbier lorsqu’il aspire à se développer.
Les jeunes diplômés, une fois leur diplôme en main, font face à une entrée dans la vie active très compétitive, avec des employeurs souvent exigeants et des missions particulièrement ardues. Ces défis finissent parfois par décourager les jeunes stagiaires, salariés et apprentis, sans compter les contraintes financières que représente l’installation dans un salon de coiffure.
Après de nombreux stages et expériences en salon, j’ai remarqué le manque d’éclairage adéquat pour accueillir convenablement les clients en attente et ceux en cours de coiffure dans le même espace, ainsi que la nécessité d’innover pour rendre l’espace d’attente plus accueillant et pratique pour s’hydrater. Face à ces contraintes, l’idée de me lancer dans un salon mobile, un ‘truck’, m’est venue naturellement, compte tenu aussi des charges fixes et variables liées à un local traditionnel.
Je le savais, que cela allait être très dur, mais j’ai foncé ! J’avais déjà fait plus de la moitié du chemin…
et voilà… CERISIER était né
Le nom de l’entreprise est un hommage au nom de ma mère, une personne à l’écoute des autres. Elle avait un don pour le contact humain, favorisant une simplicité et une authenticité dans les échanges. Elle offrait son amour sans jamais rien attendre en retour, un trait de caractère devenu rare. Elle consacrait son temps aux autres sans arrière-pensée, sans jamais montrer de lassitude.
Le nom de l’entreprise peut prêter à sourire aujourd’hui, mais il porte en lui une signification profonde.
Mon père, quant à lui, occupait le poste de chef ouvrier principal au lycée Baimbridge, le plus grand établissement scolaire des Antilles-Guyane. Il possédait un food truck où il vendait des bokits, un sandwich typique de la Guadeloupe accompagné de frites, une spécialité qui lui était chère. Il m’a appris l’importance de l’audace dans la vie.
C’est donc tout naturellement que j’ai décidé de suivre cette voie, d’apporter ce que je connaissais déjà : la chaleur des Antilles, l’ambiance musicale caractéristique…
Le logo de l’entreprise a été mûrement réfléchi : il associe des graines de café à la célèbre moustache des barbiers, symbolisant le lien entre tradition et accueil chaleureux.
Avec l’introduction du camion, j’ai élargi mes services pour inclure la coiffure à domicile et dans les maisons de retraite de Pau et ses environs.
Mes objectifs étaient clairs dès le départ : aller à la rencontre des habitants des zones les plus isolées, proposer mes services aux personnes à mobilité réduite et rester disponible même les dimanches, quand les autres salons de coiffure sont indisponibles.
ma vision de l’avenir
Je rêve de voir un jour chaque profession représentée par un truck : bouchers, boulangers, coiffeurs, médecins traitants, policiers, cordonniers, et bien d’autres.
Il est réellement réducteur de ne pas envisager cette approche comme un moyen de revitaliser les petites communes.
Il est temps de dépasser cette vision étriquée de l’existence, qui nous enseigne qu’il n’existe qu’une seule manière de vivre, nous dissuadant de chercher à exister autrement, et de croire naïvement que les solutions tomberont du ciel.
Mon habileté manuelle s’est révélée après avoir coupé les cheveux de ma sœur, mais il m’a fallu du temps pour envisager d’en faire ma profession. J’ai longtemps exploré différents domaines, entre un parcours académique en comptabilité et des années passées dans les services d’ambulances, je suis heureux d’avoir eu la force et le courage de m’être accroché à mes rêves.